Chers amis, dans ma lettre de février, je m’agaçais du temps qu’il faut pour faire pousser un vin. De cette longue patience. Et Nicolas de Rouyn m’avait répondu dans son blog Bon Vivant, d’un mot affectueux et juste.
Au moment où je vous écris, de Londres, je rentre d’un voyage édifiant dans le vignoble de Saint Emilion, de Pomerol, d’un tour sur la rive gauche à Margaux, Pauillac, à St Estèphe et d’un déjeuner avec Loic Pasquier à Liber Pater, dans les Graves. Ce tour fut organisé par JM Quarin, natif du Minervois et dévoué corps et âme à la gloire des vins de Bordeaux. Voilà, direz-vous, un langage chatié. C’est que j’ai fini, avant de voler vers Londres, par un frais beau temps de Juin, par faire une visite solo à la Tour dite de Montaigne, où je souhaitais aller depuis longtemps. Alors quoi ?
Montaigne, pour faire vite, c’est la tempérance et la mesure. Alain Vauthier à Ozone, c’est le long savoir d’un homme qui a arpenté sa vigne 40 ans durant, Baptiste Guinaudeau à Lafleur c’est la jeunesse, l’idée de la plante d’abord, Denis Durantou, à l’Eglise Clinet, l’intelligence, la vista globale du mondovino. Tous ceux-là sont honnêtes dans leurs caves. Autour, leur paysage est d’une grande douceur, ils connaissent par cœur le merlot, le cabernet, franc et sauvignon, d’autres encore. Sur le rive gauche à Brane Cantenac puis à Margaux, puis a Tronquoy Lalande, j’ai peaufiné mon éducation. « Celui ci fait plus rive droite pour un rive gauche et combien de merlot dans la bouteille… » Nous avons terminé à Mouton Rothschild. Et goûté le 2008 à tomber par terre. En tout, j’ai goûté plus de 60 vins. Que du bon. Ça ne m’était jamais arrivé. Tout vient à point.
Le lendemain, je partais pour le sud vers le sud des Grave à la rencontre de Loic Pasquier, trouvé seul dans ses vignes. L’heureux propriétaire de l’inoubliable Liber Pater (vin de luxe) a un point de vue proche de celui de Montaigne : Tout est à l’intérieur de nous (en son particulier, dirait le philosophe). C’est vite dit, mais Loic que ces voisins prennent pour un fou ne lâche rien, justement. Montaigne en haut de sa tour
Bon ? Et la note Parker alors ? Là, ci dessous.