En fait, pour la deuxième année, ça n’est pas Bob (himself) qui a noté notre Chante Cocotte 2012, mais son envoyé spécial sur le front méditerranéen, j’ai nommé l’honorable Jeb Dunuck.
A vrai dire, avec 93 Parker pour le millésime 2012, nous (je) sommes un poil déçus.
Parce que en 2011 nous avions eu 94 et que, vous savez comment sont les enfants, nous espérions 95…
Alors, que s’est-il passé?
Eh bien, en ce qui concerne 2011 (2ème vendange), année de grand soleil où nous avons rentré une récolte mure, “tout” a concentré, nous avons dû ensuite choisi d’attendre pour vendre ce millésime que nous (je) trouvions trop dur, trop puissant. Même s’il nous bluffait par son extraordinaire complexité.
C’est simple, lors de notre présentation à Bordeaux au St James de Bouliac (où vous nous retrouverez le 15 juin) tous les Bordelais préféraient le 2011 au 2012.
Pas moi. Et j’assume.
Doit-on, peut-on, attendre un vin pendant 10 ans (ou plus si affinités) ?
Oui Monsieur.
Non Monsieur.
On fait ce qu’on veut Monsieur
Parce que l’on peut aussi aimer boire des vins “jeunes”. Parce que, je le sais, la noblesse consisterait à attendre et que, “sine nobilis” moi-même, et pire encore, nouveau dans les vignes, je n’ai toujours pas su constituer une cave qui m’attende. Et que je n’ai pas la bourse pour m’offrir des flacons qui m’auraient attendu quelque temps, aux bons soins des cavistes.
Chante Cocotte 2012 était “calculé “ pour être bu jeune. Nous avions vendangé tôt. Notez que le merlot ne s’en plaint pas. (Le grenache, lui, sait attendre) Et nous avons, dans la cave, travaillé du côté de la fraîcheur. A toutes les dégustations, j’ai préféré le 2012 au 2011. (Philippe Courrian aussi). Il me paraissait plus “civilisé”. Alors? Pour avoir de belles notes… concentrer?
Délicieuse conversation avec Loic Pasquier (Liber Pater) concernant la concentration des vins. Il remarque que la “zone” géographique où l’on fait de grands vins est celle où le raisin ne murit pas, ou difficilement.Au bord de la Méditerranée, où la vigne se sent heureuse, tout vient trop vite et souvent trop fort : Ça murit, ça concentre. Trop. Voici ce a quoi je réfléchis… la légèreté. Autrement dit: Puissance ET élégance. Le plus dur.
Ne vous inquiétez pas, si je me trompe, l’addition sera pour moi.
(La légende dit que Trévallon doit être bu entre 12 et 15 ans.) (Je le sais, j’ai encore goûté cette semaine le 1999 qui m’enchante.)
Que faire?